Je quitte Essaouira ce matin non sans regrets car la ville est très jolie. Je rejoins Joanne et François pour un petit déjeuner typique marocain : pain marocain et huile d’olive accompagné de thé.
Je prends le bus sans le moindre dirham et ne peut ainsi pas laisser une petite pièce à la dame qui s’occupe des toilettes à la gare routière d’Agadir… s’en suit un échange unilatéral de noms d’oiseaux en arabe… Je réussis finalement à filer…
Le voyage en bus me permet de partager le quotidien de marocains, nomades d’un jour, comme moi. Il y a ainsi ce tout petit devant moi, il doit avoir 3 ans et est magnifique, Lorsque son frère le laisse quelques instants pour chercher quelques friandises, c’est la panique. Son
père arrive et le réconforte de son sourire ridé témoignant d’une vie riche d’expérience. Il me salut alors, avec cette chaleur que j’affectionne particulièrement chez ces gens.
Je suis au fond du bus, au milieu de la banquette arrière. A ma gauche, un couple, la femme est voilée comme quasiment toutes les femmes au Maroc. L’homme est assis à côté de moi et guette les moments où je suis plongé dans la lecture de mon livre pour embrasser rapidement et très pudiquement sa femme. Je me prends au jeu et décide de lire une bonne partie du chemin !
Vision horrible peu avant Agadir : le camping-car nous précédant arrive à la hauteur de 2 jeunes enfants et leur jette, en ralentissant à peine, quelques vêtements… Comment changer alors ce réflexe des enfants qui lorsqu’ils voient un blanc lui demande avant toutes choses « un bic » ou « un cadeau ».
Après Agadir, le paysage devient de plus en plus aride. Nous longeons les contre-forts de l’Anti-Atlas avant de s’y engouffrer. Bien que la région soit désertique, il y a des coins d’herbe bien verte qui a bien poussé suite aux précipitations de ces derniers jours.
Panique à l’arrivée à Tan-Tan (qui a pour unique raison d’exister, la route qui la traverse) : je n’ai plus un pécos… Je fais la tournée des distributeurs et en trouve enfin un qui veut bien m’éviter de dormir dehors… Je passe la nuit dans la suite familiale d’un hôtel, bradée au prix d’une chambre simple… c’est le grand luxe mais je me sens bien seul !